Voici un article écrit par Jean-Jacques Tillard au sujet de la fermeture prochaine du Bureau philatélique paru dans l’Echo des Caps 1402 du 20 mars 2015.

La perte de notre identité

Passionné de philatélie, ancien président du club philatélique (1992-2013), j’ai appris en début d’année la fermeture de notre bureau philatélique programmée fin mai. Par conséquent, c’est aussi la disparition de son site web (fin mars ?) qui permettait les abonnements en ligne et une visibilité de nos émissions sur le monde entier.

Je ne cherche pas à savoir qui est responsable et quelle en est la raison, mais je constate malheureusement la perte de notre vitrine internationale, notre identité qui circulait à travers les continents.

Il faut quand même rappeler que la vente de nos timbres permet une recette de plusieurs centaines de milliers d’euros. Ces chiffres sont parlants même si la gestion de cette recette et celle du bureau philatélique sont différentes.

En 2006, avec un collègue du club local, je me lançais dans les compétitions philatéliques et proposais des études de qualité qui ont été, depuis quelque temps, récompensées au plus haut niveau. La qualité et le sérieux de ces présentations ont permis en 2008, l’intégration de SPM dans la Fédération Continentale des Amériques. Par ce biais, SPM est reconnu comme un pays grâce à la philatélie. Cette adhésion permet à notre archipel d’être connu partout dans les Amériques mais aussi dans les autres continents. En 2011, j’ai souhaité créer un jumelage avec le Chili afin de montrer les excellentes relations qu’entretient notre Archipel avec l’Amérique du Sud. L’actuel président du club philatélique, Fabrice Fouchard, a d’ailleurs pu constater l’an passé l’importance de nos îles auprès de ce continent, lors de sa présence à la compétition continentale des Amériques réalisée à Santiago en octobre 2014.

Par conséquent, ces quelques événements marquant ont démontré le sérieux de la philatélie de SPM et ont ainsi permis l’organisation sur notre archipel de manifestations comme SPM Expo 2011 et SPM Expo 2014, deux expositions-concours qui ont rassemblé 75 personnes et un jury de renommée mondiale pendant 5 ou 7 jours; de bon augure pour l’économie locale.

Le développement de notre philatélie au sens large du terme est un travail à long terme. Malheureusement, la perte de notre vitrine philatélique montre le manque d’intérêt que l’on porte à ces vignettes, à notre culture !

En 2016, New-York organisera un championnat mondial. Cette ville emblématique accueillera des dizaines de milliers de personnes grâce au timbre. Plus de 80 pays seront représentés. J’aurais aimé évidemment la présence du Bureau philatélique pour ce championnat d’envergure aux portes de l’Archipel. Une occasion unique de proposer nos émissions et de trouver de nouveaux abonnés.

Avant le choix de cette fermeture, il aurait été judicieux de réunir les différents acteurs liés à cette activité pour trouver au moins une alternative.

Je tiens toutefois à rappeler que j’avais tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises par rapport au système en place qui demeurait fragile. Je souhaitais à l’époque créer un véritable service philatélique qui aurait été l’organe majeur et le relais entre les différentes entités (Commission philatélique, Bureau philatélique, Club philatélique, Poste, Artistes, Conseiller artistique), et géré par un passionné, un spécialiste… Mes propositions sont demeurées vaines. Pourtant, un tel service aurait pu contribuer au développement de divers projets liés à ce patrimoine culturel.

Maintenant, que feront les actuels abonnés ? Continueront-ils à se procurer non émissions ? Si un passionné local souhaite acquérir ces timbres en année complète, devra t-il s’abonner au Service philatélique de Paris ? Je n’ose y croire… !